RESUME : Le compromis entre le risque de jeûne et de prédation est un compromis majeur chez les oiseaux. Il prédit que les oiseaux devraient maintenir une masse corporelle plus faible lorsque le risque de prédation est élevé afin de le limiter. Cependant, les principaux résultats qui soutiennent ce compromis proviennent d’études sur des passereaux de petite taille ayant peu de réserves énergétiques. De plus, l’étude de ce compromis se limite généralement à une approche énergétique. Ainsi, l’objectif principal de cette étude expérimentale était de généraliser cette théorie en vérifiant si elle peut s’appliquer à des espèces de grande taille (anatidés) ayant une régulation des réserves énergétiques différente des passereaux. D’autre part, l’impact d’un risque de prédation élevé a été pris en compte sur un plus grand nombre de facteurs et à différents niveaux d’intégration pour mieux comprendre les ajustements mis en jeu. Ainsi, les variations de masse corporelle, des réserves énergétiques, de la consommation alimentaire, d’hormones liées au stress et sexuelles, de facteurs immunitaires et du budget temps ont été mesurées. Les effets à long terme sur le succès reproducteur ont également été déterminés. Nous avons montré que le compromis entre les risques de jeûne et de prédation s’applique chez les 3 espèces de canards considérées. Il apparaît que, dans nos conditions un risque de prédation élevé durant l’hivernage n’a pas d’effet à long terme sur le succès reproducteur. Enfin, nous avons mis en évidence que des ajustements physiologiques et comportementaux complexes, et pas seulement énergétiques, sont mis en place pour répondre efficacement à l’augmentation du risque de prédation.

Mots clefs : canard, prédation, réserves énergétiques, masse corporelle, charge alaire, consommation alimentaire, budget temps, stress, immunité, succès reproducteur

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