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Comme chez l’homme, des interactions réciproques surviennent chez des animaux comme les primates. Ces interactions pourraient être basées sur le mécanisme de la réciprocité calculée, c’est-à-dire que les sujets mémorisent les services donnés et reçus, et en tiennent compte dans leurs échanges futurs. Cette thèse a eu pour objectif d’étudier les conditions de la réciprocité calculée 1.en testant si les primates intègrent le coût temporel associé à un échange, 2.en étudiant leur aptitude à prendre en compte le risque inhérent à la situation d’échange, et 3.en recherchant s’ils peuvent s’engager avec un congénère dans des échanges de type calculé dans des conditions contrôlées. La 1ère étude montre que pour une récompense 8 fois supérieure à l’item initial, le délai moyen toléré est égal à 10-20 s pour les capucins, 40-80 s pour les macaques, et 1-2 mn pour les chimpanzés. La 2nde étude montre que les sujets sont capables d’estimer les chances de gain et de perte et de prendre en considération ces informations pour décider d’échanger ou non. La 3ième étude révèle que seuls 2 orangs-outangs ont été capables de s’engager dans un système d’échange stable et calculé. Seuls quelques cas de quémandes et de dons ont été relevés chez les chimpanzés, les bonobos et les gorilles. Chez les singes, aucun cas de quémande ou de don n’a été observé. Bien que l'échange spontané de biens s'avère difficile chez les primates, ce travail montre qu'ils possèdent à divers degrés les facultés nécessaires pour comparer la valeur des biens, accepter un risque ou retarder une gratification, qui sont autant de mécanismes à la base des transactions économiques chez l’homme.

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